La papesse Jeanne

Publié le par Jean-Xavier

 

L’histoire de la Papesse est une légende non réfutée par l’église jusqu’au 16ème siècle. Il s’agit d’une femme qui aurait menti sur son identité et qui aurait accédé au rang de pape entre 855 et 858. En effet, une jeune femme originaire d’Allemagne qui voulait étudier dut se travestir puisqu’à cette époque il était interdit aux femmes d’étudier. Après quelques années à voyager à travers l’Europe tout en s’instruisant, elle débarqua à Rome. Peu de temps après, grâce à son incroyable érudition et sa grande piété, elle fut élue Pape par acclamation des romains sans que ces derniers ne doutent de sa virilité. Deux ans plus tard, alors qu’elle assistait à cheval à une procession dans les rues de Rome, elle s’effondra et perdit la vie en … accouchant d’un enfant mort lui aussi à cause de la chute. La supercherie était dévoilée. En effet quelques mois plus tôt elle avait succombé aux avances d’un certain Lambert de Saxe, ambassadeur à Rome qui avait du dire à ses potes « Je suis trop un beau gosse, combien on parie que je me tape qui je veux, même le pape ». Toujours est il que la papesse créa un véritable scandale et fut enterrée hors des lieux sacrés. De cette histoire rocambolesque ressort une pratique aussi légendaire mais dont l’histoire était connue dans toute l’Europe au moyen age : celle de la chaise percée. Ainsi, après cet épisode dramatique il était soit disant de coutume qu’un pape fraîchement élu devait s’asseoir sur une chaise avec un trou au niveau de l’entrejambe. Un diacre, désigné volontaire était alors chargé de tâter le matos pour vérifier les attributs du nouveau pape. Une fois la vérification faite, le diacre pouvait alors s’écrier « Duos habet et bene pendentes » c’est à dire « il en a deux, et bien pendantes ».

L’histoire de la papesse Jeanne peut prêter à sourire mais au Moyen age, elle était connue de tous et présentes dans de nombreux manuscrits de l’époque. Elle était notamment utilisée par les détracteurs de l’Eglise.

Des historiens ont alors prouvé que cette histoire était fausse entre autres parce que dans la liste qui répertorie les papes il n’y a aucune trace de cette papesse. Les origines de cette légende semblent plutôt venir du règne du pape Jean VIII  qui fut couronné en 872 et qui était surnommé « la papesse » ou « papesse Jeanne » du fait de sa faiblesse face aux sarrasins et à cause de son homosexualité présumée. Quant aux sièges percés il semblerait que ce n’était en fait que des « sièges curules » utilisés à l’époque par les consuls.

L’Eglise réfute depuis la fin du 16ème siècle cette histoire mais si vous faites attention vous verrez dans les musées certains tableaux et sculptures faisant référence à cette histoire et là vous pourrez vraiment crâner…

 

Boccacio De Ioanne Anglica Papa

 

Gravure ornant le chapitre que Boccace consacré à la papesse dans ses Dames de renom

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